La cactacée que je vous propose est original et déconcertante, car de par son grand âge, elle montre de visu les marques de sa vie. Ce Parodia echinus ( = P. ayopayana) qui est originaire de Bolivie, devrait être droit comme un i mais ici il est allongé en S. La question serait de savoir pourquoi s’est -il couché. Son grand âge peut-être a fait qu’a un moment de sa vie, une faiblesse au niveau du collet et le poids de sa tête plus lourde ont favorisé ce phénomène. Toujours est-il que son « tronc » montre des ondulations comme un accordéon. Neuf sont bien visibles d’où la preuve par neuf. C’est le nombre de perturbations notables que notre cactus a eu au cours de sa vie. Ceci est dû au ralentissement de croissance par manque de nourriture succédant à une pousse rapide dès qu’il a été rempoté, ce phénomène s’est répété neuf fois dans sa vie, en y observant de plus près, peut être en voyons-nous plus, mais les ondulations sont moins marquées. Aujourd’hui, planté dans une jardinière confortable et surtout dans un sol convenable et riche (en nourriture), ce dernier se montre dans une meilleure forme qu’auparavant et commence même a redresser sa tête.

 

Il est une question que nous nous posons souvent lorsque nous voyons un cactus âgé : quelle est sa longévité ?. Déterminer l’âge d’un cactus est impossible puisqu’il est une plante herbacée et non une plante ligneuse. Dans les ouvrages de botanique ou d’horticulture, une plante ligneuse est une plante formant du bois qui chaque année forme une nouvelle cerne. C’est la succession des cernes lorsque l’on coupe un arbre, qui permet en les comptant, d’estimer son âge. Chez un cactus, c’est différent, les cernes n’existent pas. Si certains grands cactus qui par leur aspect branchus, prennent l’aspect d’un arbre affublé de quelques grosses branches sans feuilles, il n’en reste pas moins, que nous avons affaire à une plante molle. La longévité d’un cactus est variable suivant les espèces. Prenons deux exemples intéressants : les frailea, petits cactus sud américains, ont une durée de vie de quelques années dans leur milieu naturel à près de 15ans en culture (Terra seca n°3 juillet 2015 page 13) et, les sagaros, grands cactus de près de 15 mètres de haut pour les plus grands vivant dans le désert de Sonora en Amérique du Nord peuvent atteindre un âge respectable entre le siècle et le siècle et demi. Ceux-ci deviennent branchus dès 75ans et prennent ensuite avec le temps, l’aspect d’un arbre. Les cactacées sont donc des plantes non ligneuses qui ne peuvent pas être daté car lorsque l’on coupe transversalement la plante, elle ne présente aucune cerne concentrique.

 

En revanche, un cactus qui a subi des stress quel qu’ils soient marquent la plante de malformations indélébiles. Les maladies et le manque de lumière sont des aspects fréquents que l’on rencontre sur les cactus cultivés chez les particuliers. Cet aspect fâcheux est d’autant plus visible quand ce genre de plante n’est pas cultivé en serre, c’est à dire proche des conditions naturelles. Dans l’exemple qui nous intéresse, on peut diagnostiquer les vicissitudes de la vie de ce cactus qui est peut être centenaire. L’estimation est aléatoire car on ne connaît pas sa date de naissance, mais on connaît la vie du collectionneur dont son âge s’il était encore parmi nous, aurait près de 110ans et cet homme ayant commencé à collectionner les cactus dès son adolescence et supposant que cette plante ait été acquise avec quelques années de culture. Par un simple calcul mathématique, nous pouvons admettre que la plante a au moins 80 années d’existence. Comme tout collectionneur amoureux de ces plantes, cette personne l’a régulièrement rempotée pour qu’elle donne le meilleur d’elle même. Seulement un cactus lorsqu’il pousse et fleurit, c’est qu’il est bien nourri. Quand la nourriture manque, sa croissance ralentit mais la floraison n’est pas pour autant compromise. Au bout de quelques années la plante commence a jaunir et montre par cet aspect son manque de nourriture. Après l’avoir rempoté, le cactus progressivement va reverdir et pousser allègrement. Les pépiniéristes remportent régulièrement leur plantes de manière a ne pas vendre des plantes chétives. Ils proposent à la vente des plantes en bonne santé et florifères. Le collectionneur est peut être moins exigent et surtout intervient quand sa plante le fait savoir. Tout ceci pour dire, un cactus ça mange. Les engrais spécifiques pour cactus peuvent pallier au problème mais il n’en reste pas moins, c’est du provisoire. Rien ne vaut un rempotage régulier.